Le son comme fruit des épousailles du corps et de l'instrument, tel est le projet que le compositeur italien poursuit dans sa première <I>Sequenza</I> pour flûte (1958), que suivront celles pour harpe (1963), voix (1966), piano (1966), trombone (1966), alto (1967), hautbois (1969), violon (1976), clarinette (1980), saxophone alto (1981), trompette (1985), guitare (1988), basson (1995) et accordéon (1996). C'est avec une éloquence voluptueuse que ces pièces expérimentent les possibilités offertes par l'instrument solo. [...] <I>--Michel Marmin</I>

CD

SYMPHONIE DU JAGUAR (LA) VAGUE DE PIERRE

On doit la direction des œuvres de Boulez ici interprétées au Californien David Robertson dirigeant avec à propos l'Orchestre national de Lyon. Les trois compositions retenues témoignent de la diversité du travail de Boulez. La plus ancienne, <I>Figures-doubles-prismes</I>, écrite entre 1963 et 1968, parallèlement à <I>Gruppen</I> de Karlheinz Stockhausen, questionne la géographie de l'orchestre, l'ensemble des instrumentistes étant disposé de façon différente par rapport à ce qui est généralement [...] prévu : plus que la spatialisation du son, c'est le mélange des timbres qui a passionné le compositeur. Sur <I>Rituel in memorian Maderna</I> qui ouvre ce disque, c'est à l'inverse la spatialisation qui est en jeu. Malheureusement, dans le cadre de l'écoute domestique de ce CD, il est impossible d'imaginer ce qu'a pu donner une telle œuvre, écrite pour huit groupes dirigés par des percussionnistes, dans une salle circulaire comme celle d'Aspen, où le public est placé au centre de l'orchestre qui l'entoure sur 360 ° ! Notons que Boulez, lorsqu'il la dirige, réagit aux propositions des musiciens, ce qui devrait être pris en compte par ses détracteurs – souvent fascinés par l'improvisation – puisque dans ce cas précis, la réaction à l'écrit du chef d'orchestre est directe et variable en fonction de l'interprétation et de son lieu. Quant à <I>Notations</I>, bien qu'étant la pièce la plus tardive, elle est aussi la plus conventionnelle, qui revient à la disposition historique de l'orchestre. Riche, dense et extrêmement cohérent, l'ensemble évoque avec précision l'importance d'un travail qui ne cesse d'évoluer dans le temps. <I>--Philippe Robert</I>

LES NUITS HALLUCINÉES

SONGS OF ASCENSION