A travers l'exemple de la ville de Thiers (Puy-de-Dôme), cet ouvrage étudie la question de la ville de pente et de son urbanisme. Les auteurs montrent qu'une cité bâtie sur un site en relief se développe selon des critères spécifiques. Cette topographie conditionne également l'image que la ville renvoie et qu'elle se donne elle-même.
De la fin des années 1950 jusqu'aux années 1970, Bernd et Hilla Becher réalisèrent des planches montrant chacune des tours de refroidissement, des châteaux d'eaux, des gazomètres, etc., par famille de neuf. La galeriste Manette Repriels a retrouvé quatre de ces planches, présentées à la Biennale de Sao Paulo en 1978.
Encore en activité, en attente d'une réaffectation ou déjà reconvertis, les sites emblématiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes présentés dans cet ouvrage racontent la richesse et la diversité de l'histoire industrielle locale. Datant du XVIIIe siècle aux années 1990, ils sont autant d'invitations à traverser le temps et d'héritages pour les générations futures, à préserver ou à faire vivre sous d'autres formes. Les visages de ce patrimoine sont d'abord multiples par les activités qu'ils ont autrefois incarnées (mines, [...] passementerie, soierie, décolletage, armurerie, tannerie, énergie...). Ils permettent ensuite d'apprécier au fil des siècles la continuité ou la réversibilité de certaines industries régionales, comme la cartoucherie de Bourg-lés-Valence, le puits Couriot, la fonderie de Vénissieux, Renault-Truck, les Soieries Bonnet, les usines et cités Michelin... et ce malgré les mutations économiques et technologiques, indiquant ainsi des formes de résilience territoriale. Cet héritage matériel, qui possède ses propres qualités graphiques, soulignées par la photographie, peut aussi servir de point d'appui aux architectes ou paysagistes contemporains (Michel Corajoud, Patrick Bouchain, Reichen et Robert, Philippe Prost...) lorsqu'ils sont invités à réinventer ces lieux, à faire dialoguer les images du passé et la projection symbolique d'un avenir. Si certaines traces laissées par les activités passées sont vouées à l'effacement, les dispositifs de protection au titre des Monuments historiques et les démarches de reconversion leur donnent une autre vie. Retracer la généalogie de ces lieux permet donc de dresser une histoire, toujours en mouvement, de l'industrialisation régionale, entre disparition, permanence et renaissance. Cette histoire, ferment d'une identité et d'une mémoire collectives, invite à une réflexion sur le devenir de ces espaces et sur la relation que nous entretenons avec cet héritage pluriel.
« C’était le meilleur et le pire des temps, le siècle de la sagesse et de la folie... la saison de la lumière et des ténèbres » , écrivait Charles Dickens (1812-1870) en parlant de cette époque charnière des premières décennies du XIXe siècle, où la révolution industrielle et les utopies sociales soufflaient sur l’Europe un vent de modernité. Le Grand-Hornu symbolisait la ferveur des patrons progressistes et des réformateurs en quête de nouvelles conceptions urbaines.
Depuis, l’architecture et l’histoire du site ont [...] subi une certaine indifférence qui aurait pu lui être fatale, si au début des années 1970, la cité n’avait été redécouverte.
Considéré aujourd’hui comme un monument historique, le lieu connaît une deuxième vie. Ses bâtiments restaurés comptent parmi les plus remarquables vestiges du XIXe siècle industriel, et évoquent un contexte historique dominé par un mariage étonnant entre idéal et pragmatisme. Si les vieux murs du Grand-Hornu nous invitent à une promenade contemplative, ce dernier est aussi un lieu de mémoire de la condition ouvrière.
L’arrivée d’entreprises, témoins d’une autre économie, et l’installation d’acteurs culturels comme "Grand-Hornu Images" et le "musée des Arts contemporains, favorisent une nouvelle dynamique régionale. Tel est l’avenir de cet endroit fascinant : un destin que n’avaient sûrement pas pressenti ses concepteurs, qui par l’excellence de leur création, nous invitent à méditer sur la qualité architecturale des industries de notre temps (texte d'introduction du livre).
Sommaire :
Introduction.
. Heurs et malheurs d'un patrimoine industriel.
. L'ensemble monumental du Grand-Hornu.
. Henri Degorge : Un homme visionnaire et pragmatique.
. Les architectes du Grand-Hornu.
. Le Grand-Hornu au coeur d'un bassin houiller.
. Le projet social du Grand-Hornu.
. Le Grand-Hornu et la révolution belge.
. Les artistes face à l'industrie.
. Le Grand-Hornu aujourd'hui et demain.
. La façade principale.
. La cour d'entrée.
. La cour principale.
. Le bâtiment d'administration.
. L'atelier de construction.
. Le château.
. Le mausolée, le belvédère et la salle des fêtes.
. La cité ouvrière.
. Aux alentours du Grand-Hornu.
Pour son deuxième recueil publié par la maison d'édition, Guillaume Zuili s'attaque à un nouveau territoire urbain, celui de Corbeil-Essonnes. À l'invitation du festival « L'OEil urbain », qui rassemble à chaque printemps les grands noms de la photographie contemporaine, il s'installe en résidence pour l'année 2019. Utilisant tour à tour une chambre photographique, un appareil moyen format et un Olympus Pen, il crée des images protéiformes, interprétations surréalistes d'un patrimoine urbain marquant la géographie d'un [...] territoire. Les formes se succèdent et s'enchaînent au fil des pages, déroulant une histoire cinématographique à l'ambiance polar (halldulivre.com).
Sommaire :
."Il est peu d'affaires industrielles aussi anciennes et aussi connues que les Grands Moulins de Corbeil." Historique de l'entreprise, 1924
. Itinéraire d'un photographe alchimiste. Entretien de Christine Ollier avec Guillaume Zuili.
Présente un certain nombre de sites représentatifs des différentes régions industrielles, les activités de production et types de réhabilitation. L'introduction souligne l'enjeu du débat, les différentes expériences de sauvegarde et de valorisation de ce patrimoine en France et à l'étranger. Les sites sont regroupés par chapitres, chacun représentant un intérêt patrimonial majeur.
Thiers a une histoire industrielle riche : coutellerie, papeterie, tannerie. Au XIXe siècle, les gorges de la Durolle étaient couvertes d'usines. Cette vallée des usines est aujourd'hui une succession de sites industriels désaffectés ou en activité, surplombée par les quartiers médiévaux de la ville. L'ouvrage offre deux points de vue esthétiques différents sur ces lieux historiques.