Après "Bardadrac" et "Codicille", l’auteur livre avec "Apostille" le troisième volume de son abécédaire personnel. "Apostille" sera suivi par "Epilogue". Une succession de souvenirs et de pensées qui se bousculent entre un point de vue politique, une rêverie musicale ou un avis littéraire.
Les mémoires de John Boorman, cinéaste légendaire, lauréat de deux prix de la mise en scène à Cannes (Leo the Last, Le Général) et d'autres films culte (Delivrance, Le Point de non retour, Excalibur, Duel dans le Pacifique...) ou encore d'un diptyque autobiographique salué par la critique (Hope and Glory, Queen and Country). John Boorman revient sur sa carrière dans un récit drôle et passionnant, riche d'anecdotes de tournage, de ses diverses rencontres ou d'hommages à d'autres cinéastes (D.W. Griffith ou David Lean). C'est aussi [...] l'occasion pour cet amoureux de la nature de nous livrer de multiples réflexions sur l'art cinématographique et les coulisses de l'industrie hollywoodienne.
Tout semblait avoir été dit sur les crimes de cet été 1969 et leur commanditaire, Charles Manson, devenu l'un des pires cauchemars de l'Amérique... tout, sauf bien sûr la version du criminel. Jusqu'à ce qu'en 1979, Nuel Emmons, l'un de ses anciens compagnons de prison, lui soumette le projet d'une autobiographie où Manson se raconterait sans détour. Le résultat, écrit à la première personne, est le seul récit jamais livré par l'homme de sa furieuse existence : brut de décoffrage, dénué de tout romantisme et presque [...] entièrement crédible. "Mec, fallait pas écrire tout ce que je t'ai raconté ! ", réalisa plus tard Manson. "Tu me mets à poil, carrément. Tout ce qu'a dit le procureur au monde entier, ça me faisait comme une carapace, ça me protégeait, ça m'immortalisait." Emmons avait donc vu juste en avançant dans son introduction que "le mythe de Charles Manson" ne pourrait survivre à ce livre. Ce mythe, c'est l'accumulation des chansons, des films, des livres, des pages Web qui, en l'espace de cinquante ans, ont forgé une sorte de légende noire du leader de la "Famille". Autant de projections fantasmatiques, d'images-écrans superposées au réel, à travers lesquelles Manson - mort en 2017 - court toujours. Comment l'un des plus dangereux criminels de l'histoire est-il devenu une icône sombre de la pop culture ? Qui était vraiment l'homme derrière le masque grimaçant de psychopathe ? Une partie des réponses, à n'en pas douter, se trouve dans le labyrinthe de ces pages glaçantes, longtemps confinées au silence et enfin traduites en français.
Ce volume, conçu comme une suite à Lune de miel, est le dernier livre sur lequel Cavanna a travaillé avant de mourir. Sans doute y aurait-il apporté quelques ajouts ou modifications de détail, mais on peut le considérer comme une oeuvre aboutie. Composé, comme l'était Lune de miel, de chapitres assez brefs, le livre regroupe souvenirs et anecdotes qui évoquent à la fois la fin de vie de l'auteur et son passé (Charlie Hebdo, le S. T. O...). On y retrouve avec bonheur la gouaille réjouissante de Cavanna, sa grande gueule, ses coups [...] de colère, ses élans d'affection, sa passion de la langue et de la littérature : un écrivain, un vrai. Le titre reprend les derniers mots du texte, pleins de rage et d'amour de la vie au moment de lâcher la rampe.
Denis Lavant est l'une des figures les plus singulières du théâtre et du cinéma français. Dans ce formidable autoportrait, il évoque de manière sincère et généreuse ceux qui ont le plus compté dans son parcours : Antoine Vitez et Leos Carax, Bernard Sobel et Claire Denis, Louis-Ferdinand Céline et Samuel Beckett... Il rend hommage aux Enfants du paradis, à Charles Chaplin et au mime Marceau, à Pasolini et à Rimbaud.
Inoubliable interprète des Amants du Pont-Neuf et de Holy Motors, remarquable lecteur, Denis Lavant est aussi un [...] acteur très physique, fasciné par le cirque et les arts de la rue.
«J'avais quinze ans, et un mois plus tôt j'avais fugué. Ça avait été beaucoup plus simple que je ne le croyais. On était à l'aéroport de Pointe-à-Pitre, pour rentrer à Paris, et j'avais fermement pris ma décision. Deux jours avant, il s'était passé une chose prodigieuse et après cette chose je ne pouvais plus revenir en arrière.» Arthur H signe ici un bouleversant autoportrait, en trois fugues. Celle de sa mère, Nicole Courtois, à l'âge de dix-huit ans. La sienne, lorsqu'il avait quinze ans, pendant un séjour en Guadeloupe [...] avec son père Jacques Higelin, dans la maison de Coluche. Et la dernière fugue de Bach, laissée inachevée : L'Art de la fugue.
Jean-Louis Etienne évoque son enfance, la timidité, la dyslexie, l'appel de la nature mais aussi les émotions qui le traversent, les personnes qu'il admire, etc. L'explorateur dévoile les grandes lignes de force de son existence et élabore une sagesse en route, un passage vers son pôle intérieur.
Samy Frey porte au théâtre "Je me souviens" de Georges Perec, recueil qui inventorie quatre cent quatre-vingt réminicences de la vie quotidienne, show-business, cinéma, monde politique et sportif de l'après-guerre. Dans une scénographie de monts escarpés, suspendu dans les airs, l'acteur, sur un vélo fabuleux, dévide un vaste programme de mots qui sème la nostalgie d'une époque révolue.
L'idée de transposer le récit autobiographique déguisé de Georges Perec tient du prodige. L'image sobre restitue l'émotion du spectacle qu'il [...] avait créé dans la chapelle des Pénitents blancs d'Avignon en 1988. Dans le temps condensé d'une nuit immense et profonde jusqu'à la pointe du jour, Samy Frey, candide et raffiné, s'ajuste à merveille au tempo des mots de Georges Perec.
August Bebel, dirigeant de la 2ème Internationale, auteur de La Femme et le socialisme, préfaça, en 1909, la première édition de La Jeunesse d'une ouvrière, récit autobiographique d'Adelheid Popp : « Grâce à une volonté de fer et à un travail acharné pour s'instruire, elle arrive, d'une façon surprenante, à combler les lacunes de son instruction. Elle brise les liens qui la rattachaient à l'Eglise de son enfance et devient libre penseuse ; remplie autrefois de respect pour la monarchie, elle devient républicaine ; les dures [...] expériences de la vie en font une ardente socialiste et un champion de la lutte pour l'émancipation de tous les prolétaires. Sa vie est un exemple Ouvrière et militante socialiste, Adelheid Popp naquit en 1869 dans une famille pauvre, près de Vienne. La mort de son père la contraignit à travailler dès l'âge de 13 ans dans une usine de textile. D'abord catholique convaincue, ouvrière docile, elle s'éveilla lentement à la conscience de classe et aux idées socialistes. Une fois convaincue, elle ne cessa de militer. Oratrice, organisatrice, journaliste, elle parcourut toute l'Autriche, prenant la parole dans des centaines de réunions publiques. En 1892, elle devint la rédactrice en chef du Journal des Ouvrières, participant à la campagne du Parti social-démocrate pour l'égalité politique des femmes, et pour l'égalité des salaires. Bête noire des autorités, elle fut arrêtée et traduite en justice à de nombreuses reprises. Pendant cette période féconde où le mouvement ouvrier socialiste se développait, l'activité d'Adelheid Popp ne se borna pas aux luttes des femmes ouvrières ; elle fut l'un des membres dirigeants du mouvement socialiste autrichien et de la IIe internationale, à une époque où les femmes n'avaient encore conquis aucun droit. Adelheid Popp mourut en mars 1939. En dépit de la terreur que faisaient régner les nazis, ses camarades l'accompagnèrent nombreux lors de ses obsèques.
« On s'arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent-ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvres ou courant sur la peau... C'est sans doute pourquoi elle interrompt aussi mes lectures pour des bagatelles, des sottises, des frivolités, des riens qui sont de nos vies des signes de ponctuation et d'adieu. »