L'esprit ludique de Caran d'Ache (Emmanuel Poiré, né le 6 novembre 1858 à Moscou, mort le 26 février 1909 à Paris), mais aussi une conscience exacerbée du dérisoire sont confirmés dans le choix d'un pseudonyme qui est une transcription fantaisiste du mot russe "Karandach" qui signifie crayon. Un choix, qui, lorsque l'on décide de se consacrer au dessin, est déjà un puissant geste d'ironie.
Avec un minimum de moyens, Caran d'Ache sait traduire un maximum de mouvement. Sous la raideur hiératique des lignes droites, ses personnages, [...] au premier abord, figés, sont fabuleusement mobiles. Avec un trait dur et net, dépouillé de tout artifice, il sait exprimer les mille et un sentiments qui animent les êtres vivants. Un demi-siècle après, toute l'école belge de la Bande dessinée reprendra son procédé en employant l'extérieur, c'est-à-dire le contour du dessin.
Cet élégant du Tout-Paris a une fécondité de travail extraordinaire, une production constante. Son oeuvre est prolifique, depuis "Les Armées étrangères" de la "Caricature", les "Histoires sans Parole" de la "Vie Militaire", les pages illustrées de "La Vie Moderne", du "Paris Illustré", jusqu'aux albums publiés chez Plon, réunissant les dessins parus dans "le Figaro" et dans "le Journal", sans compter les ouvrages illustrés tels "L'Histoire de Malborough" de Marthold, "La Comédie du Jour" de Millaud ou bien encore "A la Découverte de la Russie" de Bénar.
Dès 1903, il commence à abandonner le dessin pour se consacrer à la fabrication de jouets. Silhouettes découpées dans du bois, ce choix peut , à première vue sembler désuet. Il apparaît pourtant comme la continuité logique d'un travail unique. En effet, depuis ses débuts de dessinateur, que ce soit dans ses caricatures ou dans ses ombres, il s'est consacré au contour. Ces jouets remarquables, qui évoquent une certaine production contemporaine, sont immédiatement perçus par le public comme des oeuvres d'art.
Chaque modèle est présenté avec la photographie du sujet, la technique choisie, la liste du matériel nécessaire, les différentes étapes commentées ainsi qu'une reproduction du dessin terminé.
Une compilation de 500 dessins parus dans Charlie hebdo en 2015. Au côté des caricatures de Riss, Luz, Catherine et Coco, figurent les dernières illustrations des défunts Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski.
L'affaire des caricatures de Mahomet au Danemark sert de point de départ à une réflexion sur le rôle qu'occupe la religion sur la scène politique. L'auteure montre comment ceux qui ont créé la crise internationale, des islamistes intégristes, ont été choisis comme interlocuteurs privilégiés par les autorités alors que ceux-ci n'ont pas entraîné derrière eux les musulmans ordinaires.