Ecrire l'histoire de la consommation en France, c'est raconter l'histoire de tous les Français : celle de nos grands ancêtres, de nos parents, de chacun d'entre nous. C'est aussi raconter l'histoire de la révolution matérielle qui s'est opérée sous l'influence des innovations techniques et commerciales, des avancées sociales, de nouvelles moeurs, etc. Ce sont toutes ces transformations depuis le milieu du XIXe siècle que ce livre retrace en articulant production et consommation, conditionnements sociaux et libre-arbitre du [...] consommateur, culture matérielle et représentations symboliques. L'historien Jean-Claude Daumas décrit les usages de la société française – dites-moi quel canapé vous avez choisi et je vous dirai qui vous êtes, montre comment les consommateurs s'approprient les objets, de la lessiveuse au smartphone en passant par la bicyclette, le presse-purée et le blue jean –, dans une savante dialectique où le hasard n'a pas de place. Cette histoire de la consommation se lit aussi comme celle de la conquête progressive du bien-être, avec ses victoires, le triomphe de la consommation de masse pendant les Trente Glorieuses – et ses défaites – la hausse des niveaux de vie n'a jamais aboli les inégalités sociales, sans oublier ses nouveaux mandarins, qui prônent la rupture et la décroissance au nom de la protection de la planète...
L'auteure revisite l'histoire de la culture matérielle des années 1960 à aujourd'hui d'un point sociologique et anthropologique. Elle examine le passage du modernisme au postmodernisme, à travers la mise en valeur des oeuvres et des artistes emblématiques de cette transformation. (Electre)
Des années 1960 à nos jours, nombre d'artistes, à l'échelle internationale, ont exploré la fabrique de l'objet du quotidien en dialoguant avec un certain design, dans le champ élargi de la culture matérielle. Ils interrogent la veine [...] utilitariste des objets afin de la contrer,mais aussi le fromatage des normes de goût pour revisiter les dimensions mémo-matérielle,affective, fétichiste, sociologique, anthropologique de la culture matérielle. De Claes Oldenburg à Richard Artschwager, de Robert Gober à Jeff Koons, de Fabrice Hyber, entre autres, les créations mettent au jour le passage du modernisme au postmodernisme dont il convient désormais de retracer une généalogie critique. Chaque oeuvre se veut, par ailleurs, l'emblème de la circulatuion des échanges de valeurs culturelles dont on peut observer la transformation au fil du temps. Il en résulte un phénomène de mutation esthétique, politique et historique ouvrant une nouvelle appréhension de l'objet du quotidien, où la liberté de l'expérience devient fondatrice, pour réiventer les modes de vie. Les artistes revisitent ces emblèmes et créent peu à peu des objets du don, dont la dimension symbolique engendre une conception des relations sociétales contemporaines, porteuses de nouvelles modalités de l'échange. (4 ème de couv.)
C'est aux XVIIe et XVIIIe siècles qu'apparaissent les premiers consommateurs avec la fin d'un monde dominé par la nécessité et la rareté. L'exemple des villes, le développement des échanges commerciaux, la multiplication des inventions sont autant de facteurs qui vont bouleverser le rapport des hommes et des objets et contribuer au triomphe de l'individualisme et d'une économie domestique privée.
Le 31 août 1934, quatre jeunes savants - avec à leur tête le jeune Paul-Émile Victor - s'installent pour l'hiver à Tassiussak, minuscule bourgade qui sert de "capitale" aux Ammassalimiout, le peuple qu'ils ont décidé de rencontrer au Groenland. Grâce à sa liaison avec Doumidia, une jeune Esquimaude, Paul-Émile Victor apprend très vite la langue inuit et se fait raconter les histoires autochtones. Nourri de cette culture et marqué par le traumatisme constitutif de l'histoire des esquimaux que sont les grandes famines de 1882-1883, [...] il collecte les récits qui composent La Grande Faim en hommage au peuple qu'il fut le premier et le seul à si bien connaître.
Gageant que l'histoire se comprend à partir des rapports entre les êtres et les choses, l'auteure évoque le peuplement et l'encombrement des rues de Paris au XVIIIe siècle : animaux, objets usuels, sacrés, objets traités comme une personne, telle la châsse, objets portant la mémoire d'événements, comme la fontaine, objets de la voirie, objets pour voir, pour savoir, objets de supplice, etc.