Fabricateurs d'espaces : Björn Dahlen, Jeppe Hein, Vincent Lamouroux, Guillaume Leblon, Rita McBride, Evariste Richer, Michael Sailstorfer, Hans Schabus
Daniel Buren est certainement l'artiste français le plus connu grâce aux fameuses colonnes éponymes du Palais Royal. Il est l'artiste invité à Paris, au Grand Palais pour la manifestation "Monumenta'"(10 mai - 21 juin 2012).
À cette occasion la monographie publiée en 2001 de Guy Lelong est mise à jour, et augmentée.
Au sommaire : Préambule - Mallarmé in situ. Des peinture sur tissu rayé à l'outil visuel. In situ contre readymade. Virtualités. La place de l'écrit. Dispositifs. Elargissement contre dissolution. Du volume de la [...] couleur au lieu réfléchi. Epilogue - Echafaudages de vues.
L'épilogue ajouté à cette réédition présente, parmi les oeuvres que Daniel Buren a réalisées au cours de la dernière décennie, celles dont la dimension est à l'échelle des architectures qu'elles investissent, l'un des traits marquants du travail de Daniel Buren dans son évolution actuelle étant sa dimension de plus en plus architecturale.. Ce nouveau chapitre s'organise autour de cinq grandes expositions : "Le Musée qui n'existait pas" (Centre Pompidou, 2002), "The Eye of the Storm" ou "L'Oeil du cyclone" (Guggenheim Museum, New York, 2005), "Plus grand ou plus petit que ?" (travail in situ, Château de Tours, 2005, à l'occasion du 25e anniversaire du CCC), "La Coupure" (travail in situ, Musée national Picasso, 2008) et "Monumenta 2012" ("Excentrique(s)", travail in situ, Paris, Grand Palais).
Ces grands dispositifs se caractérisent aussi par les montages de jeux visuels qu'ils proposent, consistant à diffuser la couleur dans l'espace par projections et reflets.
C'est par le jeu sur le cadre et la marge que l'oeuvre définit son lieu et se définit comme lieu. C'est en exploitant des limites auto-imposées (cadre) que l'artiste fixe les règles de son propre jeu sur les contraintes, les conditions d'existence de sa liberté de créer (marge)
Dans un climat de complicité, Daniel Buren répond aux questions de Pierre-André Boutang pendant la préparation de son exposition au Centre Georges Pompidou en 2002. De nombreux extraits d'archives photographiques ou filmiques (FR3 Bourgogne, 1982) ainsi que certains des courts-métrages réalisés par Buren en 1969 ("La Leçon de cartes", "Mise au point", "Biographie", "Petites annonces") jalonnent l'entretien et retracent l'itinéraire de l'artiste.
Depuis quarante ans, Daniel Buren porte un regard critique sur les lieux dans lesquels il [...] intervient, dont ses oeuvres in situ révèlent les particularités. Son "outil visuel", bande rayée comportant alternativement 8, 7 cm d'espace coloré et blanc, est invariable, répétitif et instantanément identifiable. D'abord réaction contre la peinture, il est vite devenu l'élément central de son oeuvre. En 1977, avec "Les couleurs, sculptures", Buren présentait une multitude de drapeaux rayés dressés sur les toits de bâtiments fameux, visibles depuis le dernier étage du Centre Pompidou; il soulignait ainsi que le public y vient autant pour voir la ville que les oeuvres. Au printemps 2002, il investit les 3000m2 du sixième étage en proposant une métamorphose radicale des salles d'exposition.
De Los Angeles à Bradford, le film propose des parcours géographiques et métaphoriques de l'oeuvre de David Hockney, abordée à travers un thème récurrent, le Grand Canyon. Défi d'artiste dont le voeu est de rendre la perception de l'espace, ce "sujet interdit" permet aux auteurs, de manière habile, d'éviter l'exhaustivité et d'explorer les "perspectives" d'une toile en cours d'élaboration.
Les jeux de perspective occupent une place centrale chez Hockney, que ce soit dans les tableaux en "perspective inversée" qu'il entreprend en [...] 1975 à la lecture d'Hogarth ("Que se passe-t-il si la perspective est fausse?"), dans les décors créés pour l'opéra ("La flûte enchantée", "Turandot", "Tristan et Iseut") ou dans les photocollages ("Place Furstenberg", "Pearblossom Highway") qui détournent le cauchemar du point de fuite unique par un assemblage de vues. Avec "Grand Canyon" '1982) - soixante toiles juxtaposées offrant soixante points de fuite -, le spectateur en mouvement est immergé dans l'espace. "Le sujet du tableau n'est pas le Grand Canyon, c'est vous en train de le regarder", dit-il. La proposition se déploie dans "A Closer Grand Canyon", achevé à la fin du film, en décembre 1998.
L'exposition "Fabricateurs d'espaces" rassemblait huit artistes investis dans un élargissement des pratiques sculpturales, considérant l'espace comme matériau premier et comme fondement même de l'oeuvre. Les diverses contributions qui composent cet ouvrage éclairent ces pratiques en interrogeant la notion d'espace dans toutes ses acceptations, de l'histoire récente de la sculpture aux dernières recherches en astrophysique.
Oeuvres de Björn Dahlem, Jeppe Hein, Vincent Lamouroux, Guillaume Leblon, Rita McBride, Evariste Richer, Michael [...] Sailstorfer, Hans Schabus.
Cet ouvrage présente "Faire le chemin en marchant", 1994, commande de l'Université Pierre Mendès France. Ce travail conclut le projet "Fabrique" initié par "Paysage avec Fabrique",1988.
"Faire le chemin en marchant" est aussi l'occasion d'ouvrir sur d'autres perspectives, d'autres questions sur le statut de l'oeuvre, de celui du public, de celui de l'artiste.Entretiens: Georges Goyet - Bernard Pouyet / Malik Allam - Gilles Chétanian / Catherine Boutry - François Deck / Alain Charre - François Deck / François Deck - Georges Goyet
Christophe Loizillon rend compte sans commentaire du processus d'élaboration des espaces illusionnistes créés par Félice Varini (né en 1952). La caméra observe l'artiste : attentif, muni d'un fil à plomb, il arpente les lieux à investir, il calcule les distances,s'arrête, réfléchit à l'exactitude des perspectives, s'arrête à nouveau, s'assied, pose des bandes adhésives sur les murs, contrôle...
L'artiste suisse Felice Varini peint sur les murs, les piliers, les sols, les plafonds de galeries, couloirs ou espaces désaffectés, [...] des bandes de couleurs primaires. Les diagonales, les cercles ou les carrés ainsi dessinés créent ou détruisent des effets de volume, selon le point de vue où l'on se place. Un point de vue, unique, que le spectateur trouve en se déplaçant dans l'espace, donne l'illusion d'une perspective peinte sur un seul plan. Par le biais de ces perspectives complexes ou de ces anamorphoses, Varini modifie la perception que nous avons des profondeurs du champ. La réalité d'un lieu apparaît révélée dans sa totalité, mais filtrée par l'invention en trompe-l'oeil de l'artiste.