La rumeur a très vite parcouru les rues de Lisbon, petite ville des Etats-Unis : David Horn est revenu. Tout le monde observe le jeune homme disparu quatre ans auparavant, les uns curieux, les autres perplexes, quelques-uns effrayés.
Nina et ses parents ont invité une adolescente, Sabine, à partager leurs vacances d'été. Cette dernière vient perturber le séjour et entraîne Nina dans des jeux dangereux.
Ils viennent ici depuis des années. Une maison cachée dans la pinède d'une île méditerranéenne où rien ne semble disposé à changer. Comme si le temps ne passait pas. Comme si Nina, l'enfant de la famille, était vouée à ne jamais grandir. Cet été-là, pour la première fois, Nina a de la compagnie : ses parents ont invité Sabine, une adolescente sans gêne ni charme qui l'entraîne dans son orbite. De virées nocturnes en échappées sur les plages, de plus en plus indifférentes au monde, les filles s'exercent à des jeux [...] féroces.
Le temps d'un séjour écrasé de soleil, avec la mer pour seule limite, Nina joue à quitter l'enfance et tente de se défaire du regard des autres.
De sa plume attentive et précise, à laquelle n'échappe aucun des multiples riens qui annoncent l'orage, Hélène Gaudy (née en 1979) ausculte l'âge cruel des métamorphoses et des fuites.
Ancienne forteresse militaire devenue antichambre d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale, "ghetto modèle" factice immortalisé dans un film de propagande nazie, Terezín, à 60 km de Prague, est aujourd'hui un lieu de vie paradoxal, une ville dont chaque logement a été une prison.
En rappelant les trajectoires de ceux qui y ont été enfermés, en recueillant les témoignages d'anciens déportés, d'habitants actuels, Hélène Gaudy explore le rapport ambigu de cette ville à l'image et au mensonge. Evoquant avec une grande [...] subtilité le paysage et les sensations qui en émanent, mais aussi les strates historiques et les expériences humaines dont il est traversé, elle interroge un espace coincé entre une mémoire impossible et l'espoir jamais tout à fait éteint d'une renaissance (4e de couv.).
Table :
Un ghetto, une étoile.
Le son et la lumière.
Cité Potemkine.
La métropole.
Le sentiment de l'île.
Projections.
Le lièvre, la cabane et le cimetière juif.
A l’été 1930, sur l’île Blanche, la plus reculée de l’archipel du Svalbard, une exceptionnelle fonte des glaces dévoile des corps et les restes d’un campement de fortune. Ainsi se résout un mystère en suspens depuis trente-trois ans : en 1897, Salomon August Andrée, Knut Frænkel et Nils Strindberg s’élevaient dans les airs, déterminés à atteindre le pôle Nord en ballon - et disparaissaient. Parmi les vestiges, on exhume des rouleaux de pellicule abîmés qui vont miraculeusement devenir des images. À partir de ces [...] photographies au noir et blanc lunaire et du journal de bord de l’expédition, Hélène Gaudy imagine la grande aventure d’un envol et d’une errance. Ces trois hommes seuls sur la banquise, très moyennement préparés, ballottés par un paysage mobile, tenaillés jusqu’à l’absurde par la joie de la découverte et l’ambition de la postérité, incarnent l’insatiable curiosité humaine qui pousse à parcourir, décrire, circonscrire et finalement rétrécir le monde. Livre d’une richesse inépuisable, aussi poétique que passionnant, "Un monde sans rivage" propose un voyage opiniâtre dans les étendues blanches du Grand Nord, un périple à travers le temps en compagnie de ces trois explorateurs et de bien d’autres intrépides, une méditation sur l’effacement et une déclaration d’amour à la photographie dans ses deux mouvements d’aval et d’amont : fixer les souvenirs et réactiver perpétuellement la machine à rêves (4e de couv.).
Imaginez qu'une femme (elle s'appelle Jeanne) arrive dans un hôtel (avec vue sur la mer) et s'y installe sans trop penser à rien (elle est en fugue). Imaginez aussi les personnages qui gravitent autour d'elle dans cet univers singulier (le compagnon abandonné, le réceptionniste, la serveuse, le couple de vacanciers avec deux enfants). Imaginez encore que l'histoire de cette arrivée se répète sept fois, mais toujours autrement, car l'hôtel n'est jamais au même endroit et qu'à chaque reprise Jeanne et les autres personnages se [...] rencontrent, se rapprochent, se perdent d'une façon qui se ressemble sans se ressembler tout à fait. Enfin, laissez-vous emporter par l'imagination d'Hélène Gaudy, qui invente avec ces bribes la plus subtile histoire d'amour et de solitude emmêlés.
Hélène Gaudy (née en 1979) construit peu à peu un premier roman particulièrement original : observation aiguë des rapports humains, habileté à nouer une intrigue avec les éléments les plus simples.
"Sans doute chacun a ainsi, en soi, quelques lieux qui resteront des sources, des points de comparaison. Sans doute, quand ils changent ou disparaissent, découvre-t-on aussi, et brutalement parfois, que les pans de mémoire ne tombent pas avec eux, que les odeurs, on les retrouve dans d'autres nuits, et les lumières, et les formes, et le passage des heures. Mais ils restent quelque part, nets dans chacune de leurs métamorphoses. Et c'est peut-être ça, qu'on peut appeler grands lieux".
Quatre saisons, quatre séjours, quatre chapitres pour [...] tenter de saisir l'esprit du lieu. Hélène Gaudy a tourné autour du lac de Grand-Lieu [Saint-Aignan de Grand Lieu, Loire Atlantique]., parcouru ses eaux, écouté les paroles des riverains, photographié, documenté, exploré d'autres paysages que celui-ci a réveillés. Un jardin perdu, une résidence en construction, une maison d'enfance, des villages engloutis se mêlent en une cartographie intime et collective, dont le lac est à la fois l'épicentre et la zone d'ombre (4e de couv.).
Sommaire :
Septembre.
Décembre.
Mars.
Juin.
Photos.
La ville de Terezín, à 60 km de Prague, a quelque chose d'un îlot qui tranche sur le paysage. Forteresse inutile, jamais utilisée en temps de guerre, ville de garnison puis lieu d'internement devenue l'antichambre d'Auschwitz, cette cité est de plus en plus désertée par ses habitants, figée dans une histoire qui l'isole du monde. Terezín a été une ville camp, que les nazis ont voulu faire passer pour un « ghetto modèle », une ville décor puisqu'y a été tourné, en 1944, un film de propagande nazie commandé à un interné [...] juif. Ici se noue un rapport particulier à l'image, à la langue, à l'artifice - symbole de la dissimulation qui est au cœur de la mise en place du projet criminel nazi, écran où les images, sans cesse, recouvrent d'autres images. Au fil de rencontres, de témoignages, d'archives, ce livre interroge un lieu en mutation, coincé entre une mémoire impossible et l'espoir jamais tout à fait éteint d'une renaissance. On y croise les fantômes de Robert Desnos et de W. G. Sebald, les figures de Petr Ginz, de Kurt Gerron et bien d'autres, fils distendus d'existences qui se sont croisées entre les murs de la forteresse. Il creuse la question du mensonge, des traces et de leur imbrication intime, puisque même les traces peuvent devenir mensongères selon qui les exhume et qui les met en scène.