M. Serres convoque le récit, l'évocation poétique ou musicale, les raisons scientifiques et la méditation propre à la philosophie en une mosaïque la plus proche possible de l'expérience positive de la vie.
Vers une sagesse sans morale : une philosophie de la nature proposant de renouer avec le rapport au monde, au réel, au temps et à la vie du paganisme grec.
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Vers une sagesse sans morale : une philosophie de la nature proposant de renouer avec le rapport au monde, au réel, au temps et à la vie du paganisme grec.
La nature est l'objet de cultes, une source d'émerveillement ou de contemplation. Les philosophes et les artistes, depuis des milliers d'années ont évoqué ou représenté ses merveilles, ses forces et ses cycles.
Comment se fait-il que les arbres ne nous parlent plus ? Que le soleil et la lune se bornent désormais à décrire en aveugle un arc à travers le ciel ? Et que les multiples voix de la forêt ne nous enseignent plus rien ? A de telles questions répondent le plus souvent des récits qui aboutissent à faire de nous, « enfants de la raison », ceux qui ont su prendre conscience de ce que les humains étaient seuls au sein d’un monde vide et silencieux.
Les peuples de tradition orale - Hopis, Apaches, Koyukon, aborigènes australiens, [...] habitants du Népal ou de la jungle amazonienne - savent qu’il n’en est rien. Le parcours et le travail d’enquête passionnants que David Abram rapporte ici leur donnent raison. Plutôt qu’une prise de conscience, ce qui nous est arrivé serait de l’ordre d’une brutale mutation écologique, qui a interrompu la symbiose entre nos sens et le monde.
« Manifestement, quelque chose manque - manque terriblement », comme en témoigne la manière dont nous maltraitons et la terre et nous-mêmes. Toutefois, ce n’est pas l’ancien pouvoir d’animation des choses qui s’est tari. Ne sommes-nous pas témoins de scènes étranges ? N’avons-nous pas des visions ? Ne faisons-nous pas l’expérience d’autres vies... lorsque nous lisons ? Et si la magie vivifiante de nos sens avait été capturée par les mots écrits ?
Les mots de David Abram possèdent cette magie, mais surtout ils réactivent l’expérience d’un monde au présent. Ce monde alentour qui, en sourdine, continue à nourrir nos manières de penser et de parler, de sentir et de vivre.
Parce que la terre parle... (4e de couv.)
Table.
Préface. Parce que la terre parle / Isabelle Stengers et Didier Demorcy.
Avant-propos et remerciements.
1. L'écologie de la magie. Une introduction personnelle à l'enquête.
2. La philosophie sur le chemin de l'écologie. Une introduction technique à l'enquête.
Edmund Husserl et la phénoménologie.
Maurice Merleau-Ponty et la nature participative de la perception.
3. La chair du langage.
4. L'animisme et l'alphabet.
5. Les lieux du langage.
6. Temps,espace et éclipse de la terre.
Abstraction.
Le présent vivant.
7. L'oubli et le souvenir de l'air.
Coda. Mettre le dedans dehors.
Publiées en français pour la première fois, et discutées, les analyses d'Anne W. Rawls renouvellent le regard porté sur E. Durkheim. La relecture qu'elle fait de $$Formes élémentaires de la vie religieuse$$ propose un modèle aux sciences sociales pour relever le défi que leur posent aujourd'hui le naturalisme et l'évolutionnisme des sciences de la vie.
L'auteur dresse un parallèle entre la pratique de la marche en montagne et celle de la philosophie, passant en revue les grands auteurs et des thèmes tels que la passion, la liberté, la beauté ou la mort. Au-delà, il propose une réflexion sur le rapport de l'homme à la nature dans sa quête du bonheur et sur la prise de conscience de ses propres limites.
Le philosophe propose ici une réflexion sur l'interaction de l'humain avec la nature et ses éléments (l'air, les océans, les glaciers, le climat, le sol). Il étudie l'entrée de l'humanité dans une géohistoire où la nature, rendue instable, représente désormais un être dont il est difficile de prévoir les manifestations, figurée ici sous les traits de Gaïa, la déesse mère de la mythologie grecque.
James Lovelock n’a pas eu de chance avec l’hypothèse Gaïa. En nommant par ce vieux mythe grec le système fragile et complexe [...] par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu’il parlait d’un organisme unique, d’un thermostat géant, voire d’une Providence divine. Rien n’était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n’est pas le Globe, n’est pas la Terre-Mère, n’est pas une déesse païenne, mais elle n’est pas non plus la Nature, telle qu’on l’imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine. La Nature constituait l’arrière-plan de nos actions.
Or, à cause des effets imprévus de l’histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l’arrière-plan et monte sur scène. L’air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C’est l’époque de l’Anthropocène. Avec le risque d’une guerre de tous contre tous.
L’ancienne Nature disparaît et laisse la place à un être dont il est difficile de prévoir les manifestations. Cet être, loin d’être stable et rassurant, semble constitué d’un ensemble de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement. Gaïa est le nom qui lui convient le mieux.
En explorant les mille figures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie et même une théologie (4e de couv.).
Table : 1- Introduction.
1ère conférence : Sur l'instabilité de la (notion de nature).
2ème conférence : Comment ne pas (dés)animer la nature
3ème conférence : Gaïa, figure (enfin) profane de la nature
4ème conférence : l'Anthropocène et la destruction (de l'image) du globe
5ème conférence : Comment convoquer les différents peuples (de la nature) ?
6ème conférence : Comment (ne pas) en finir avec la fin des temps ?
7ème conférence : Les Etats (de nature) entre guerre et paix
8ème conférence : Comment gouverner des territoires (naturels) en lutte ?
Nous en parlons à peine et leur nom nous échappe. La philosophie les a toujours négligées ; même la biologie les considère comme une simple décoration de l'arbre de la vie. Et pourtant, les plantes donnent vie à la Terre : elles fabriquent l'atmosphère qui nous enveloppe, elles sont à l'origine du souffle qui nous anime. Les végétaux incarnent le lien le plus étroit et élémentaire que la vie puisse établir avec le monde. Sous le soleil et les nuages, en se mêlant à l'eau et au vent, leur existence est une interminable [...] contemplation cosmique. Ce livre part de leur point de vue - celui des feuilles, des racines et des fleurs - pour comprendre le monde non plus comme une simple collection d'objets, ou un espace universel contenant toute chose, mais bien comme l'atmosphère générale, le climat, un lieu de véritable mélange métaphysique.