Comment redonner à la technique le statut qui lui revient dans la culture et comprendre les vraies sources de l'aliénation dont on l'accuse d'être la cause ? Trop souvent, en effet, la réalité technique a été jugée selon l'opposition entre contemplation et action, théorie et pratique, loisir et travail. Ces oppositions ne sont pas adéquates, car l'objet technique ne se définit pas essentiellement par son caractère utilitaire, mais par son fonctionnement opératoire.
Il faut attribuer à "l'objet technique" un statut ontologique à [...] côté de celui de l'objet esthétique ou de l'être vivant, en comprenant le sens de sa genèse. Il est alors possible d'étudier les relations de l'homme avec la réalité technique, notamment du point de vue de l'éducation et de la culture. Mais c'est aussi la genèse de la "technicité" elle-même qu'il faut comprendre, par l'analyse de l'ensemble des relations fondamentales de l'homme au monde.
Cet ouvrage d'une extrême originalité a modifié de façon profonde et durable la réflexion philosophique sur la technique et il est devenu depuis 1958 une référence incontournable de la pensée actuelle.
Au sommaire : Introduction. 1ère Partie - Genèse et évolution des objets techniques. 2ème Partie - L'homme et l'objet technique. 3ème Partie - Essence de la technicité. Conclusion. Prospectus.
Gilbert Simonon (1924-1989), normalien, agrégé de philosophie, ... professeur de psychologie aux universités de Poitiers, de la Sorbonne et de Paris-Descartes.
Ce livre étudie la philosophie de la technique de Gilbert Simondon (1924-1989) et sa pensée de l’individuation. À travers les grands moments de l’histoire des techniques (tradition, révolution industrielle, cybernétique), il interroge les notions de progrès, d’aliénation et de mémoire. Il analyse aussi le concept d’individuation et l’impact du devenir sur les organismes et le psychisme. Enfin, il met en lumière plusieurs aspects méconnus de la pensée de Simondon : son rapport à la psychologie des profondeurs, au sacré et [...] à la « technoesthétique ».
Les techniques ont transformé les sociétés. Elles sont le bras armé d’une imagination nouvelle qui s’est donné les moyens de concrétiser ses désirs. Les interrogations sont nombreuses : quelles individuations valoriser, quelles techniques faut-il défendre et quelles autres réprouver? À partir de confrontations avec Diderot, Bergson, Jung, Eliade ou Jankélévitch, la philosophie de Simondon occupe une place centrale dans ce débat.
Au sommaire : 1- Philosophie des techniques (1- L'objet 2- L'encyclopédisme technique 3- Marx et Simondon : l'aliénation 4- Cybernétique). 2- L'individuation. 3- Les ponts (1- Simondon et la psychologie des profondeurs 2- Un monde idéal 3- Trois philosophes et "The matrix").
La technique. Ni instruments serviles de l'homme, ni pouvoir maléfique sur sa liberté, les êtres techniques, qui ne se limitent pas aux machines, complètent et prolongent la puissance d'agir du corps. Le présent essai commence par décrire le geste et les objets techniques dans leur grande diversité. Les êtres techniques simulent la spontanéité de l'organisme, ce qui les rend à la fois autonomes dans leur fonctionnement et dépendants de l'imagination et de la pratique normative des individus.
Le signe et la technique est un livre prémonitoire dont les questions et les concepts introduits voici plus de trente ans sont d'actualité. Au carrefour de la technoscience, de l'évolution et du posthumain, il soulevait déjà les inquiétudes et les interrogations qui agitent les débats autour du transhumanisme ainsi que des discussions bioéthiques et biopolitiques. Il a joué un rôle important pour la reconnaissance de la philosophie de la technique dans les pays de langue française.
Aujourd'hui plus que jamais, "la philosophie est à [...] l'épreuve de la technique" et des idéologies qu'elle secrète. Cette réédition est suivie d'une Postface où l'auteur explicite ses positions actuelles.
Table :
Avant-propos de l'auteur à l'édition "Quadrige".
Préface à la première édition.
Introduction.
1. Le nouvel esprit technologique. 2. La technique, ou la question de l'être.
Chapitre 1. - La technique comme système. 3. Qu'est-ce qu'un "système technique" ? 4. Contre le "système technicien" et le fétichisme de la technique. 5. De la technique comme valeur culturelle : la leçon du design. 6. Le "système technique" à l'époque de la "technologie".
Chapitre 2. - Le système technique numérique. 7. L'histoire des systèmes [...] techniques et la machinisation du monde. 8. La question du "système technique contemporain". 9. La numérisation au pouvoir et le nouveau système technique.
Chapitre 3. - Les structures techniques de la perception. 10. La "phénoménotechnique", ou la leçon de Bachelard. 11. La technique comme matrice ontophanique. 12. Dialectique de l'appareil et de l'apparaître. 13. Le modèle de l'ontophanie téléphonique.
Chapitre 4. - Vie et mort du virtuel. 14. Généalogie du virtuel : philosophie, optique, informatique, psychanalyse. 15. De la néométaphysique de l'image à la vulgate du réel et du virtuel. 16. Fin de la rêverie : "voir les choses sous l'angle des interfaces".
Chapitre 5. - L'ontophanie numérique. 17. Nouménalité : le phénomène numérique est un noumène. 18. Idéalité : le phénomène numérique est une interaction. 20. Virtualité : le phénomène numérique est une simulation. 21. Versatilité : le phénomène numérique est instable. 22. Réticularité : le phénomène numérique est "autrui-phanique". 23. Reproductibilité instantanée : le phénomène numérique est copiable. 24. Réversibilité : le phénomène numérique est annulable. 25. Destructibilité : le phénomène numérique peut être néantisé. 26. Fluidité : le phénomène numérique est thaumaturgique. 27. Ludogénéité : le phénomène numérique est jouable.
Chapitre 6. - Le design (numérique) de l'expérience. 28. La fabrique de l'ontophanie. 29. Le design et l'intentionnalité factitive. 30. L'effet de design numérique et ses possibles. 31. La situation interactive et notre avenir ontophanique.
Conclusion. - De l'aura radicale des choses.
Suppléments à la présente édition. Supplément n°1 - Autruiphanie et altérité. Supplément n°2 - Le sentiment ontophanique. Supplément n°3 - Contre le dualisme numérique : critique phénoménologique du jugement. Supplément n°4 - Design, ontophanie et technophanie : note sur Simondon.
Postface.
"Nous n'avons pas le droit d'hypothéquer l'existence des générations futures à cause de notre simple laisser-aller." Comment réinventer notre rapport à la nature ? Comment se comporter de manière responsable face à notre planète sans la piller et la détruire ? Catastrophes nucléaires, marée noires, l'homme est devenu une menace non seulement pour lui-même mais pour la biosphère toute entière. A travers huit entretiens donnés au cours des années 1980 et 1990, Hans Jonas s'insurge contre l'exploitation effrénée et la [...] dévastation de la terre sous l'action des hommes et milite énergiquement en faveur d'une éthique de la responsabilité et de la modération.
L’objet de cet ouvrage est la technique appréhendée comme horizon de toute possibilité à venir et de toute possibilité d’avenir. La technique constitue ce que l’on a pris l’habitude d’appeler l’humanité - et cependant, tout aussi bien et tout aussi constamment, la technique destitue cette humanité « trop humaine », ne lui "donnant son temps" qu’en le lui "retirant".
Cette question paraissait encore seconde lorsque Bernard Stiegler en esquissa les premières formulations à l’aube des années 1980. Aujourd’hui, elle [...] traverse tous les débats qui se tiennent anxieusement dans l’Anthropocène, quant au changement climatique, quant au transhumanisme, etc. "Son énormité" s’impose à tous.
Le temps présent est emporté dans les tourbillons de processus dont les principes dynamiques et les tendances demeurent obscurs, et qu’il faut s’efforcer de rendre intelligibles - en vue aussi d’une « nouvelle sensibilité ». L’emportement du temps est d’autant plus paradoxal que, tandis qu’il devrait ouvrir à l’évidence d’un avenir, jamais l’imminence d’une "impossibilité à venir" n’a semblé si grande.
Le système technique mondial repose désormais intégralement sur les technologies numériques, qui marquent une immense rupture - et rouvrent la question de "l’ubris" : celle de la démesure - en ce que ces technologies permettent une exploitation systématique de la mémoire, des comportements, des processus de décision, bref de la conscience individuelle et collective. Le fait historique qu’il s’agit de penser est celui de l’industrialisation de l’esprit.
C’est à introduire une pensée nouvelle de ces transformations - inspirée autant par l’archéologie et l’histoire des techniques que par la phénoménologie et sa déconstruction - qu’auront été consacrés les trois premiers tomes de "La technique et le temps".
Penser la technique est une tâche de longue haleine, dont il faut avertir de la difficulté et de la nécessité : à son origine même et jusqu’à maintenant, la philosophie a "refoulé" la technique comme objet de pensée. La technique est "l’impensé".
Penser la technique, c’est requalifier le projet philosophique en son entier, et par voie de conséquence, les rapports à la technique de toutes les formes de savoirs.
De "La technique et le temps", Jacques Derrida avait annoncé : « Voici une thèse qui fera date. » (4e de couv.)
Table des matières :
. 1. La faute d'Épiméthée.
Introduction générale.
Première partie : L'invention de l'homme.
Introduction. Chapitre premier : Les théories de l'évolution technique. Chapitre deux : Technologie et anthropologie. Chapitre trois : "Qui ? Quoi ?" L'invention de l'homme.
Deuxième partie : La faute d'Epiméthée.
Introduction. Chapitre premier : Le foie de Prométhée. Chapitre deux : Déjà là. Chapitre trois : Le dégagement du "quoi".
. 2. La désorientation.
Introduction. Chapitre premier : L'époque orthographique. Chapitre deux : Genèse de la désorientation. Chapitre trois : L'industrialisation de la mémoire. Chapitre quatre : Objet temporel et finitude rétentionnelle.
. 3. Le temps du cinéma et la question du mal-être.
Avertissement. Introduction. Chapitre premier : Le temps du cinéma. Chapitre deux : Le cinéma de la conscience. Chapitre trois : "Je" et "Nous". Chapitre quatre : Le malaise de nos établissements d'enseignement. Chapitre cinq : Faire la différence. Chapitre six : Technoscience et reproduction.
.Postface : Le nouveau conflit des facultés et des fonctions dans l'Anthropocène.
Le transhumanisme est un mouvement technico-scientifique international qui prétend augmenter à l'infini les performances physiques et mentales de l'être humain. Aujourd'hui vous pouvez déjà faire séquencer votre ADN en une journée, pour, peut-être un jour, le réparer, tandis qu'Internet bouleverse nos modes d'apprentissage et nos relations sociales. Demain, l'intelligence artificielle aura-t-elle encore besoin de l'intelligence humaine et ferons-nous l'amour avec des robots? Laurent Alexandre, Médecin et entrepreneur, et Jean-Michel [...] Besnier, philosophe spécialiste des nouvelles technologies, confrontent leurs arguments et vous donnent les clés pour comprendre ce qui se joue à coups de milliards dans les labos des sociétés High Tech californiennes.
Paru en 1931, juste avant la mort de Spengler, ce petit livre était probablement une première approche à un livre d'envergure beaucoup plus grande que ne nous ne connaîtrons jamais. Anticipant de manière prémonitoire tout ce que l'Occident (que Spengler appelle « culture Faustienne ») devait connaître de crises au cours du XXe siècle (contestations contre le mode de vie consumériste et productiviste, décolonisation, vide spirituel et sentiment d'enfermement dans la vie moderne, crises écologiques), Spengler, avec son style parfois [...] polémique mais toujours vivifiant, propose une réflexion sur la technique en tant que consubstantielle à l'homme, « grand carnassier ». Convoquant archéologie, histoire des civilisations et surtout son intuition phénoménale, Spengler, non idéologue, non politique, non dogmatique mais fin analyste pétri de stoïcisme, propose un texte à lire, pour ce qu'il garde d'actualité et d'acuité.
A travers les textes réunis ici, il s'agit de comprendre en quoi, de l'éducation à la publicité et à la culture en général, il est possible de faire de la dimension technique de la société autre chose qu'une forme d'aliénation. En traitant de divers aspects du rapport de l'homme à la technique et au monde, Gilbert Simondon (1924-1989) rappelle le véritable sens de la technique : être, pour l'homme, la médiation vraie à la nature, le "metaxu" entre l'homme et le monde.
Au sommaire : Cours. Articles et conférences. Fragments et [...] notes. Entretiens.
Gilbert Simondon (1924-1989), normalien, agrégé de philosophie, ... professeur de psychologie aux universités de Poitiers, de la Sorbonne puis de Paris-Descartes.