En 1992, Sophie calle et celui qui pourrait être son amant, Greg Shephard, traversent les Etats-Unis en voiture, caméra au poing, pour un film à deux voix. Ce "road movie", qui devait être l'occasion de retrouvailles - et se finira d'ailleurs par un mariage de pacotille - est en fait marqué par l'impossibilité du dialogue, et se donne davantage comme un voyage au coeur du désabusement amoureux.
Il y a bien, au beau milieu du voyage, cet arrêt inquiétant en pleine Amérique réactionnaire, le Middle West probablement. Mais à part ça, [...] le pays que Calle et Shephard traversent n'est qu'un pays de restoroutes, de garages et de motels. C'est le plus souvent à l'avant d'une vieille Cadillac qu'ils se filment l'un l'autre, et commentent en alternance l'impossible situation dans laquelle ils se retrouvent. Lui n'est venu que pour mieux lui échapper, elle pour l'accaparer. Entre eux, le dialogue ne prend jamais le pas sur cet échange de voix "off", expression de deux intériorités enferrées dans la solitude. Le film ressemble davantage à un roman-photo, raconté au discours indirect, au détriment des scènes "in vivo", rares éclaircies dans cette fuite en avant.
En 1992, Sophie Calle et celui qui pourrait être son amant, Greg Shephard, traversent les Etats-Unis en voiture, caméra au poing, pour un film à deux voix. Ce "road movie", qui devait être l'occasion de retrouvailles - et se finira d'ailleurs par un mariage de pacotille - est en fait marqué par l'impossibilité du dialogue, et se donne davantage comme un voyage au coeur du désabusement amoureux.
Il y a bien, au beau milieu du voyage, cet arrêt inquiétant en pleine Amérique réactionnaire, le Middle West probablement. Mais à part ça, [...] le pays que Sophie Calle et Greg Shephard traversent n'est qu'un pays de restoroutes, de garages et de motels. C'est le plus souvent à l'avant d'une vieille Cadillac qu'ils se filment l'un l'autre, et commentent en alternance l'impossible situation dans laquelle ils se retrouvent. Lui n'est venu que pour lui échapper, elle pour l'accaparer. Entre eux, le dialogue ne prend jamais le pas sur cet échange de voix "off", expression de deux intériorités enferrées dans la solitude. Le film ressemble davantage à un roman-photo, raconté au discours indirect, au détriment des scènes "in vivo", rares éclaircies dans cette fuite en avant. "No sex last night", répété chaque matin par Sophie Calle sur l'image d'un lit vide - et bien qu'il participe largement du comique du film - , scande ce déficit de communication et témoigne de l'arithmétique complexe du désir.
On bétonne à tour de bras ! Autoroutes, aéroports, lignes LGV, stades de foot, incinérateurs, centrales nucléaires, lignes à très haute tension...
Des paradoxes apparents de la crise, celui qui conduit les pouvoirs politiques et économiques à reprendre les recettes qui nous ont menés dans l’impasse n’est pas le moindre. Ainsi de la prolifération des grands projets inutiles auxquels une pensée magique fondée sur le dogme de la croissance attribue la vertu de créer de l'emploi, du pouvoir d'achat et... de la croissance. [...] Qu’importe que cette équation fasse abstraction de la finitude de notre planète et méprise les nécessités fondamentales du vivre ensemble et du rapport à la nature !
Heureusement, l'inutilité et la nocivité de ces grands projets trouve sur leur route toute une population déterminée, en multipliant les zones à défendre (ZAD), à inventer d’autres manières d’occuper le terrain.
Cet ouvrage décrit les principaux projets inutiles de notre temps, buttant sur des mobilisations ô combien nécessaires : de Notre-Dame-des-Landes au barrage de Sivens, en passant par Gonesse, Lyon, Rouen, Toulouse ou la Picardie …
Publié à l'occasion de l'exposition "Roman-photo", organisée par et au Mucem.
Né en 1947 en Italie, le roman-photo a constitué le plus gros succès éditorial de l'après-guerre et restera pendant vingt ans le best-seller de la littérature populaire en Méditerranée. L'exposition réunit plus de 300 objets, films, photographies, documents sur le genre et sur la diversité de ses productions, dont certaines furent élaborées par des réalisateurs proches du néo-réalisme italien. (électre)
"Perçu comme un sous-genre vulgaire, le [...] roman-photo n’a que rarement retenu l’attention des historiens et des musées, ce qui apparaît comme une injustice au vu du succès planétaire rencontré. C’est cette lacune que ce livre et l’exposition au Mucem viennent combler. Faisant appel à la photographie, au cinéma, à la vidéo, aux arts plastiques et aux nouvelles technologies, le corpus d’images présenté regroupe les plus belles réalisations du roman-photo. Certaines images sont de petits chefs-d’oeuvre, mêlant expressionisme et réalisme et créant un langage iconographique unique en son genre grâce auquel le roman-photo raconte une époque, ses rêves, ses peurs et ses évolutions. "(éditeur)
Avec des textes de Marcella Iacub, Christian Caujolle, Gérard Lefort, Christophe Bier, Jan baetens, Emmanuel Guy. Préface de Jean-François Chougnet
L'ouvrage identifie les éléments majeurs de l'imaginaire photographique dans les littératures française et anglaise durant les cent premières années de la photographie (1839 1939).
L'invention de Daguerre entre dans les moeurs, devient un objet de commerce, un outil pour les peintres, la police, la science. Mais que retiennent les écrivains de ses usages ? Son potentiel. Car c'est " la seule notion de Photographie " (Valéry) qui agit en profondeur. L'histoire des idées de la photographie permet de comprendre son rapport avec les [...] écrivains. Dans un premier temps, le fantastique se renouvelle. Une invention en invite une autre : il suffit d'extrapoler son possible et d'en voir les conséquences pour la société et ses croyances. Outre les spectres et la poétique des traces ou des reliques qui découle du portrait, le roman a la hantise de l'oeil froid, d'un réel qui privilégie l'oeil tout en désavouant le corps. Naît alors le point de vue, le narrateur-oeil, l'oeil tellement objectif qu'il est amoral, a-humain. Le monde vu ainsi n'admet plus la Providence, peut-être seulement le Mal. L'invention de la photographie a mis dans le ciel des littéraires un "soleil noir".
Pendant que les écrivains combattent cette nouvelle mesure du réel, les photographes, eux, s'approprient l'imaginaire littéraire. Ils sont parfois de subtils et malicieux lecteurs. Les plus audacieux cherchent à mêler au réalisme de leurs images un monde de rêve ou de spiritualité.
Une histoire de l'illustration, accompagnée d'une riche iconographie (400 reproductions) et d'un répertoire critique de la fiction photo illustrée, permet de saisir, pour la première fois, l'ampleur d'un phénomène encore méconnu. Les oeuvres surprennent autant par la diversité de leurs supports que par l'inventivité des artistes. Tout un pan de l'histoire du livre se trouve enfin mis en lumière (4e de couv.).
Au sommaire : Introduction [Qu'est-ce-que la photolittérature ?]. Dossier [Histoire des idées de la photographie]. I- Spectres, fantastique, réalismes [Chap.I Memento mori (Sontag, Barthes, Ruskin). Chap. II Les reliques (Rodenbach). Dossier - Note sur les négatifs dans les archives Lévy-Neurdein. Dossier - Note sur les nuages. Dossier - Note sur la similigravure. Chap. III Les spectres. Chap. IV Le portrait dans le livre. Chap. V L'oeil de Dieu (Flammarion). Chap. VI L'oeil du mort (Claretie, Kipling, Verne, Villiers). Chap. VII La photographie déterministe (Doyle). Chap. VIII Le symbolisme et la chronophotographie (Valéry). Chap. IX Résister à la photographie (Dickens). Chap. X Description et mauvais oeil (Gautier, Flaubert). Chap. XI Le naturalisme (Zola). Chap. XII Le monde devenu photographie (Hardy). Chap. XIII D'après le modèle mourant (Lorrain)]. II- Illustration [Chap. XIV La photographie topographique (Scott). Chap. XV La photographie de l'exil (Hugo). Chap. XVI La photographie de salon et la "vignette" (Robinson). Chap. XVII Le livre d'illustrations (Cameron, Tennyson). Chap. XVIII Le frontispice (Coburn, James). Chap. XIX Le conte photo-illustré (Coburn, Wells). Chap. XX Le roman-photo illustré. Dossier - Ordre de parution des romans Nilsson / Per Lamm & Offenstadt frères. Chap XXI Le périodique illustré (Gervais-Courtellemont, Lagrange). Chap. XXII L'illustration de luxe (Magron, Boutique, Loti). Dossier - Albert Reyner, "L'illustration du livre par la photographie". Dossier - Henri Magron, "notes sur l'illustration du roman par la photographie". Chap. XXIII La photographie figurative-surréaliste (Breton). Conclusion - Pour une histoire de l'imaginaire photolittéraire. Notes]. III- Répertoires [Présentation. Répertoire de la photolitttérature, Royaume-Uni, France, Etats-Unis, 1839-1939. Répertoire de la photolittérature par auteur. Répertoire de la photolittérature par photographe. Chronologie des livres illustrés par la photographie].