Cahiers de l'équipe de recherches sur la Réforme et la Contre-Réforme (10) : Témoigner, de la Renaissance aux Lumières : numéro spécial jeunes chercheurs
Cahiers de l'équipe de recherches sur la Réforme et la Contre-Réforme (10) : Témoigner, de la Renaissance aux Lumières : numéro spécial jeunes chercheurs
« Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte :
- Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main ! »
Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ?
Svetlana Alexievitch nous laisse entrevoir un monde bouleversant : celui des [...] survivants, à qui elle cède la parole. L'événement prend alors une tout autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl (4e de couv.).
Chassé du pouvoir manu militari par l'armée française le 11 avril 2011, à l'issue de l'élection présidentielle contestée de novembre 2010 en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo a été accusé de crimes contre l'humanité devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye le 5 décembre 2011.
Ce livre, écrit à partir de 2012, grâce à de très nombreuses visites et entretiens en prison, est le seul à avoir été réalisé avec la participation du président ivoirien pendant son incarcération et après son procès.
Ce témoignage [...] unique apparaît plus que jamais comme un document pour l'histoire, parce qu'il met en lumière les manipulations du scrutin de 2010, les connivences entre la France de Nicolas Sarkozy et la CPI pour se débarasser de Laurent Gbagbo, jusqu'aux montages et maneuvres dilatoires qui ont entaché "le Gbagbogate".
A l'occasion de nouvelles rencontres avec François Mattéi, Laurent Gbagbo revient sur ses sept années de prison, en donne le sens et dévoile sa vision de l'avenir. Celle, quoi qu'il arrive, d'un homme libre.
"Maus" d'Art Spiegelman. Un choc visuel et narratif, récompensé par un prix Pulitzer spécial en 1992. La représentation zoomorphe de l'histoire des parents de l'auteur, Juifs polonais confrontés au génocide et figurés par des souris, les nazis l'étant par des chats. "Maus", une révolution dans la bande dessinée modifiant à jamais le regard porté sur la Shoah.
La sidération passée, un certain nombre d'auteurs, telle Marjane Satrapi dans "Persepolis" ou Étienne Davodeau dans "Les mauvaises gens", se sont engagés à la suite [...] d'Art Spiegelman. Ils ont mis en mots et en images leur mémoire intime ou celle de leurs proches, à l'aune des évènements historiques majeurs du XXe et XXIe siècle. Témoignant de l'intérêt croissant porté à la mémoire dans les dernières décennies, le récit mémoriel historique en bande dessinée était né.
Le présent ouvrage cherche à mettre en lumière les caractéristiques de ce type d'album, en établissant qu'il s'agit là de récits de mémoire individuelle, représentatifs d'une mémoire collective. L'engagement moral de ne pas trahir la mémoire invoquée conduit les auteurs à mener d'importantes recherches et à restituer, le plus objectivement possible, les faits, personnels et historiques. La pratique documentaire induit l'inclusion fréquente de photographies et de documents d'archive dans les albums. Critiques, fidèles aux événements et conformes à l'historiographie, les récits mémoriels historiques sont une nouvelle forme de représentation de l'histoire (4e de couv.)
Table des matières :
. Préface. Influences : à la croisée des Memory Studies, des Holocaust Studies et des Visual Studies. De la définition d'un récit mémoriel historique en bande dessinée. Un corpus de référence dominé par Maus. Mémoire et histoire du XXe siècle en bande dessinée.
. Première partie. Les caractéristique d'un récit mémoriel historique en bande dessinée.
Introduction de la première partie.
Chapitre I. Un récit mémoriel intime et personnel : Des récits qui concernent presque exclusivement une mémoire familiale. Des récits qui concernent une mémoire personnelle. Des récits qui concernent exceptionnellement une mémoire amicale. Conclusion.
Chapitre II. Un récit qui s'appuie sur une volonté de partager une mémoire : Du "Je me souviens" de Georges Perec à l'injonction mémorielle, une même nécessité pour les auteurs : faire mémoire. Les modalités de la transmission orale de la mémoire. Des parents associés à la transformation de la mémoire familiale en récit mémoriel historique en bande dessinée. Conclusion.
Chapitre III. Un récit de bande dessinée à l'identité marquée : Les récits mémoriels historiques sont des livres en bande dessinée, proches de la littérature contemporaine. Les récits mémoriels historiques en bande dessinée présentent une individualité forte sur le plan textuel et linguistique. Des récits aux caractérisitques graphiques apparentes. Conclusion.
Conclusion de la première partie.
. Deuxième partie. Documenter la mémoire : une nécessité complexe et multiforme des récits mémoriels historiques en bande dessinée.
Introduction de la deuxième partie.
Chapitre I. La recherche documentaire au service de l'impératif de véracité et de l'authentification des récits : Un récit subjectif où importe la véracité des faits racontés. La recherche documentaire, une étape d'importance variable selon les auteurs. Un travail d'authentification des faits historiques dans les albums. Conclusion.
Chapitre II. Un récit graphique qui fait une large part à la photographie : Une présence fréquente et protéiforme de la photographie dans les récits mémoriels historiques. De l'attestation à l'aide technique, l'apport essentiel de la photographie dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée. Une focntion de mémoration. Conclusion.
Chapitre III. L'intégration fréquente de documents dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée : une mémoire "augmentée" ? : Documenter la mémoire individuelle :l'intégration d'archives privées dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée. Documenter la mémoire collective : l'insertion de documents publics dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée.
Conclusion de la deuxième partie.
. Troisième partie. Des récits mémoriels historiques en bande dessinée en phase avec l'histoire du XXe siècle.
Introduction de la première partie.
Chapitre I. De l'histoire orale menée par des non-historiens ? : Les auteurs de récits mémoriels historiques en bande dessinée ne sont pas des historiens. Des auteurs férus d'histoire mais qui ne collaborent que rarement avec les historiens. Le recours à l'histoire orale et aux témoins. Conclusion.
Chapitre II. Les récits mémoriels historiques en bande dessinée sont proches de l'histoire du quotidien et de la micro-histoire : Le développement de nouveaux courants historiques centrés sur des individus modestes et des espaces géographiques restreints. Une contextualisation géographique et sociale marquée dans la micro-histoire et l'histoire du quotidien, que l'on retrouve dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée. L'inscription dans une lignée familiale au moyen de généalogies, une démarche commune aux récits mémoriels historiques en bande dessinée et à la micro-histoire. Conclusion.
Chapitre III. Les récits mémoriels historiques en bande dessinée sont une mémoire des violences contemporaines : La présence de toutes les formes de violence dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée. La violence est tenue à distance dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée. Les camps, traces et mémoires de la guerre dans les récits mémoriels historiques en bande dessinée. Conclusion.
Conclusion de la troisième partie.
. Conclusion générale. Développement d'un nouveau genre en bande dessinée et limites de la définition. L'expression d'une mémoire individuelle, représentative de la mémoire collective. Une mémoire migratoire du XXe siècle en mots et en images. La puissance des récits mémoriels historiques et de la bande dessinée dans la représentation de l'histoire. Des récits critiques, fidèles aux faits historiques et conformes à l'historiographie.
La période de la Renaissance aux Lumières fut marquée par les voyages et les découvertes tant territoriales, qu'éditoriales et techniques. Étudier le témoignage du 15e au 18e siècle invite à explorer commentaires et analyses, mais aussi valeurs et institutions, changements épistémiques et réactions dogmatiques, hésitations doctrinales et modifications du goût, spéculations et rêveries, recours à la cognition ou à l'émotion… Plus que les faits et les théories, l’objet du propos est l’activité du témoin et l’acte de [...] témoigner.
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La période de la Renaissance aux Lumières fut marquée par les voyages et les découvertes tant territoriales, qu'éditoriales et techniques. Étudier le témoignage du 15e au 18e siècle invite à explorer commentaires et analyses, mais aussi valeurs et institutions, changements épistémiques et réactions dogmatiques, hésitations doctrinales et modifications du goût, spéculations et rêveries, recours à la cognition ou à l'émotion… Plus que les faits et les théories, l’objet du propos est l’activité du témoin et l’acte de [...] témoigner.
A partir d’un corpus pour partie inédit, Christophe Cognet enquête sur les photographies clandestines prises dans les camps nazis, comme autant d’actes inouïs de résistance. Depuis plus de quinze ans, l'auteur mène une méditation, filmique, sur les images réalisées par les déportés eux-mêmes, en secret, et au risque de leur vie, dans les camps nazis. Après "Parce que j’étais peintre", sorti en salles en 2014 et consacré aux dessins et aquarelles des camps, il travaille désormais à un autre film, "À pas aveugles", à la [...] rencontre de telles photographies : à Auschwitz-Birkenau et à Buchenwald, Dachau, Mittelbau-Dora et Ravensbrück, des détenus ont réussi à prendre des clichés clandestins. Le livre "Éclats" - au sens d’esquilles, de brisures - est issu autant de ce projet de film que de cette longue fréquentation des images clandestines : il compose l’aventure d’un regard en proposant des analyses sensibles de ces photographies, toutes scrutées longuement, puis remises dans leur contexte. Il s’agit de reprendre l’enquête - et parfois de l’initier - avec le savoir disponible aujourd’hui, sans théoriser, mais sans ignorer toute théorie, sans préjuger de ce que ces images ont à nous montrer et à nous dire. Il s’agit tout autant d’une exploration historique et d'une réflexion sur les possibles de la photographie que de faire l'éloge de leurs auteurs, de les remettre au centre et à l’origine de leurs images. Ce livre veut ainsi composer le récit très précis de leurs actes et des scènes prises, mais aussi former les portraits, lorsque c’est possible, tant des femmes et des hommes photographes que de ceux représentés (4e de couv.).
Sommaire :
Avant-propos d'Annette Wieviorka : L'arpenteur.
. Ouverture.
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.
. L'univers concentrationnaire. Vues des camps, paysages, portraits et autoportraits. Buchenwald, Mittelbau-Dora, Dachau.
9. Première photographie. 10. Retouches. 11. Traumatisme. 12. Georges Angéli. 13.Tirages clandestins. 14. José Fosty. 15. Déclenchement de l'opération de prises de vue clandestines. 16. Archéologie de l'acte photographique. 17. L'Ettersberg. 18. Deuxième photographie : "l'arbre de Goethe". 19. Troisième, quatrième et cinquième photographie : "Au petit camp, rue devant les latrines", "Un Block au petit camp", "Malades au petit camp". 20. Sixième photographie : "Le camp de quarantaine". 21.Septième photographie : "Les chiottes du petit camp". 22. Huitième et neuvième photographie : "Le Kino" et "Le bordel". 23. Dixième photographie : "Le Block des cobayes". 24. Onzième photographie : "La place d'appel". 25. Retour. 26. L'album "Plus jamais". 27. Une mise en scène. 28. Trois (auto)portraits. 29. Mittelbau-Dora. 30. Chantier - Trois photographies. 31. Une "clôture" - Une photographie. 32. Deux (auto)portraits : Rudolf Cisar. 33. Archives. 34. Quatre autres (auto)portraits : Rudolf Cisar et Kamil Pixa. 35. Rudolf Cisar. 36. L'ancien camp. 37. Cinquante photographies. 38. Echanges autour du banc - Cinq photographies. 39. Distribution de soupe - Trois photographies. 40. Distribution de matelas - Quatre photographies. 41. Indigents - Deux photographies. 42. Entrée des latrines - Deux photographies. 43. Extérieur entre deux Blocks de l'infirmerie - Deux photographies - Deux Blocks - Une photographie. 44. L'entrée du Block des prêtres - Deux photographies. 45. Portraits - Dix-huit photographies. 46. Le crâne blessé d'un enfant - Une photographie. 47. Corpus. 48. Karel Kasák. 49. Jean Brichaux. 50. Un portrait. 51. Le crématorium - Une photographie. 52. La place d'appel - Une photographie. 53. Une affabulation. 54. Légender. 55. A échelle humaine.
. Expériences médicales. Portraits, détails. Ravensbrück.
56. Cinq photographies. 57. Les "expériences médicales". 58. Deux photographies : Maria Kusmierczuk. 59. Deux photographies : Bogumila Babinska (Jasiuk). 60. Cinquième photographie : Barbara Pietrzyk. 62. Joanna Szydlowska. 63. L'action. 64. Sorties. 65. Histoire d'une pellicule. 66. Deux autres photographies (auteur inconnu et lieux indéterminés). 67. Une double impression - Surgissement d'un visage. 68. Les modèles. 69. Attestation.
. Une zone de mise à mort. Instantanés. Birkenau.
70. Vocabulaire. 71. Première photographie. 72. Deuxième photographie. 73. Troisième photographie. 74. Quatrième photographie. 75. Gêne. 76. Querelle des images. 77. Savoir et imagination. 78. Métaphores. 79. Alberto Errera, dit "Alex". 80. Alter Fajnzylberg. 81. Abraham et Shlomo Dragon. 82. David Szmulewski. 83. Résistance des membres du "Sonderkommando". 84. La décision. 85. Introduction de l'appareil en contrebande. 86.Icônes. 87. Un même groupe de victimes ? 88. Les images de crémation. 89. La scène de déshabillage. 90. Sortie de la pellicule et conservation de l'appareil. 91. Le lieu. 92. Devenirs. 93. "Moitié images et moitié voiles." 94. Perceptions.
. Codicille : un surgissement.
95.
Annexes : Ouvrages, films, oeuvres plastiques, fonds d'archives, cités ou non, directement utiles à la rédaction de ce livre.
. Poésie, littérature, essais. / Histoire. / Photo, cinéma, images. / Films. / Oeuvres plastiques/autres photographies. / Autres sources, fonds d'archives.
Arrêtée à 19 ans par la Gestapo en mars 1944 avec son père, son petit frère et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Auschwitz-Birkenau. Elle sera seule à survivre, malgré la faim, le froid, les coups et le travail forcé. Après une vie de silence, elle a choisi de témoigner et, désormais, selon ses mots, elle va " dans les établissements scolaires pour montrer où mène la haine " .
Avocat et écrivain, M. Garçon a rédigé un journal de 1912 à sa mort qui était resté inédit. Familier d'intellectuels et de politiques, il témoigne avec verve de l'actualité et de ses rencontres. Pendant l'Occupation, il livre une chronique quasi quotidienne de sa vie à Paris, en province et dans les coulisses du palais de justice et du monde politique. Une histoire immédiate des années noires.