A l'occasion d'une rétrospective au Centre G. Pompidou, le réalisateur Wang Bing évoque sa vie et sa carrière, mais aussi la politique. Découvert avec le documentaire A l'ouest des rails (2003), consacré à l'une des principales régions industrielles de la Chine et salué par la critique internationale, il consacre la suite de son oeuvre à l'exploration de l'histoire récente de son pays.
Neuf auteurs, philosophes et critiques de cinéma, étudient le phénomène du blockbuster. Film à très large distribution, le blockbuster dépasse largement le cadre cinématographique pour envahir le marché, sous forme de produits dérivés, et entraîne la pensée dans des directions inattendues. Des Gremlins à Titanic en passant par Godzilla, ils se penchent sur un choix de films représentatifs.
Ce premier ouvrage en français sur la série à succès Breaking bad, diffusée de 2008 à 2013 pour la chaîne américaine AMC, évoque la révolution qu'elle représente tant du point de vue de l'intrigue que de la forme. Il regroupe six contributions de critiques de cinéma, de philosophes, d'historiens et d'écrivains : F. Cusset, T. Hippler, R. Nieuwjaër, etc.
L'histoire et l'évolution de cette revue depuis sa création en 1951 jusqu'à nos jours. L'auteure traite notamment des aspects les plus méconnus de ce périodique, de ses critiques, de sa ligne éditoriale exigeante, souvent teintée d'idéologie. Elle met en évidence les liens entretenus par la revue avec les métamorphoses de la culture et de la société françaises.
La comédie américaine suscite aujourd'hui un fort intérêt public et critique, notamment lié à l'ensemble des productions réunies sous le nom de Judd Apatow. Une quinzaine de chapitres de longueur et de registre variés dessinent ici la situation d'un genre désormais omniprésent, au cinéma et à la télévision, sur scène comme dans les vies. Ce sont des fragments et des notes, des légendes et des portraits, des lectures de scènes et parfois de textes.
Certains s'attachent s à un motif, la honte, la citation ou la métaphore... [...] D'autres proposent des essais de monographie, Ben Stiller, Will Ferrell ou Louis C K. Traversées d'une culture liée comme nulle autre à l'air du temps ; survols retraçant le chemin d'une inspiration ; aperçus d'Histoire, aussi, où Billy Wilder, Serge Daney et Woody Allen croisent et éclairent Ricky Gervais, Danny McBride et Seth Rogen.
Se lève ainsi une série d'hypothèses - critiques, politiques - sur l'actualité et les généalogies de la comédie des années 2000.
L'affaire des caricatures de Mahomet au Danemark sert de point de départ à une réflexion sur le rôle qu'occupe la religion sur la scène politique. L'auteure montre comment ceux qui ont créé la crise internationale, des islamistes intégristes, ont été choisis comme interlocuteurs privilégiés par les autorités alors que ceux-ci n'ont pas entraîné derrière eux les musulmans ordinaires.
Dans cet essai, Mike Davis, spécialiste de géographie et de sociologie urbaines, entraîne le lecteur dans l’histoire urbaine (mal connue) de la destruction des villes. Immédiatement, le sujet fait penser à Stalingrad ou Bagdad, mais l’auteur nous propose ici d’analyser des « villes mortes » moins célèbres pour certaines, et surtout d’étudier les phases préalables de la destruction des villes, ainsi que l’utilisation de l’urbanisme et de la géographie urbaine comme outil de destruction orchestrée pour commettre des [...] dégâts matériels et psychologiques profonds. Parce qu’il existe des villes créées seulement dans le but de les détruire.
Compte-rendu polémique des rapports entre la culture et le capitalisme contemporains, cet ouvrage s'intéresse plus particulièrement aux évolutions récentes du statut culturel du design et de l'architecture, ainsi que de l'art et de la critique, en Occident. L'auteur s'attache à montrer le lien entre les formes culturelles et discursives d'une part, et les forces sociales et technologiques d'autre part, et à les périodisiser afin de souligner les singularités d'ordre politique propres au monde d'aujourd'hui.
La décennie 1960 est une période d'intenses bouleversements dans l'histoire du cinéma japonais. Une nouvelle génération de cinéastes s'impose et se démarque des "grands maîtres" des années 1930 et 1950, tandis que les plateformes de production se diversifient et que les grands studios voient s'effriter leur monopole sur l'industrie des loisirs. L'heure est à la libération sexuelle, à la contestation politique, aux mouvements citoyens contre la pollution industrielle : climat libertaire propice aux irrévérences, dont le monde [...] cinématographique se fait comptable à travers une série de scandales.
Pourtant cette nouvelle et turbulente jeunesse du cinéma ne saurait s'envisager comme un simple phénomène démographique, malgré ce que le nouveau genre des "films sur la jeunesse" (seishun eiga) ou certains cinéastes dits "modernistes", tels Nakahira Kô, voudraient faire croire à la fin des années 1950. Pour d'autres, Oshima Nagisa, Yoshida Kijû ou Matsumoto Toshio, le renouvellement passe au contraire par une redéfinition du rôle du cinéaste et de la façon dont il "agit" le monde.
Cette transition se constate d'autant mieux qu'on la rapporte au cinéma d'après-guerre, dont Imai, Naruse, Kurosawa développent des options esthétiques spécifiques, pour bâtir un espace-temps entropique, miné par l'angoisse. Mais l'accès du pays à la prospérité au tournant des années 1960, célébrée en grande pompe par les Jeux Olympiques de Tokyo de 1964, semble dissiper cette angoisse, entraînant les cinéastes de la nouvelle génération vers d'autres modèles théoriques et esthétiques, aptes à rendre compte de la nouvelle société de consommation et de communication de masse.
C'est cette grande mutation qu'Evasion du Japon propose d'explorer.
Que fait-on d'un film que l'on n'a pas pu tourner ? Un film fantasmé, écrit, travaillé, rêvé jusqu'à l'épuisement... Rêvé au point qu'il en devienne un cauchemar, puisque que les nuits révèlent jour après jour les images qu'il devait produire. Que fait-on de ce fantôme pervers ? Se pose régulièrement la question de le reprendre tel quel. S'y replonger chaque année, relire les notes, revoir les photos de repérages, se remémorer pourquoi le film ne s'est pas fait, penser au chemin qu'il faudrait reprendre, puis refermer le [...] scénario, non sans en avoir corrigé quelques scènes.
Ou le faire réapparaître dans d'autres films, par fragments peut-être. Mais il faut pour cela le démembrer, casser sa cohérence. Alors, parfois, un dialogue ressurgit, une scène, une musique, un geste... Ou le laisser comme un bloc de granit au fond de soi. Les films fantômes reviennent sans cesse. Ce sont évidemment les plus beaux parce qu'ils ne sont pas ratés.