Roi de Macédoine à 20 ans, Alexandre le Grand se lance deux ans plus tard à la conquête d'un empire allant de la Grèce jusqu'en Inde. Le portrait de ce guerrier, administrateur et visionnaire, élève du philosophe Aristote, révèle un personnage contrasté, qui pouvait se montrer d'une extrême clémence envers les vaincus comme donner libre cours à sa colère et à sa cruauté.
Aragon s'est beaucoup raconté, en prose et en vers ; il n'a cessé d'appliquer avec virtuosité le principe du "mentir vrai" à sa vie riche déjà de tant d'énigmes et de paradoxes : enfant illégitime à qui le secret de ses origines fut longtemps caché ; antimilitariste décoré de la Grande Guerre puis médaillé de la Résistance ; dandy dadaïste devenu militant discipliné du parti de Staline et de Thorez ; poète surréaliste converti au réalisme socialiste ; homme à femmes - et quelles femmes ! - métamorphosé en chantre de [...] l'amour conjugal, avant de découvrir sur le tard le goßt des garçons... Tous ces personnages différents n'en font qu'un seul dont l'itinéraire littéraire, intellectuel et politique transcrit le génie et le chaos du siècle. Philippe Forest recompose à nouveaux frais le roman somptueux de cette longue existence, avec ses chapitres glorieux et ses pages lugubres. Il révèle le jeu de miroirs par lequel se réfléchissent l'oeuvre et la vie d'un écrivain surdoué à qui aucune des formes de la littérature n'était étrangère. Et si cette oeuvre continue à nous toucher, alors que cette vie n'en finit pas de nous déconcerter, c'est qu'elle possède une jeunesse, une insolence, une énergie sur lesquelles le temps n'a guère eu de prise. Aragon a été aimé autant que haï, admiré autant que décrié, à la fois pour de bonnes et de mauvaises raisons. Il ne s'agit dans ces pages ni de l'acquitter ni de le condamner, mais d'en revenir au mystère même de celui dont on a pu dire qu'il avait été sans doute "le dernier des géants de notre temps".
La biographie de l'énigmatique premier président de la Turquie, qui abolit le sultanat ottoman en 1923, à l'issue d'une guerre victorieuse contre les armées alliées : sa jeunesse, son éducation, son adhésion au nationalisme et au mouvement jeune-turc, son initiation au positivisme, au scientisme et au darwinisme social, etc.
Biographie de Benoît XV, qui devient pape le 3 septembre 1914. Il qualifie la Grande Guerre "d'horrible boucherie qui déshonore l'Europe" et "de suicide de l'Europe civilisée". Incompris des gouvernements, il déploie une action charitable en faveur des populations des deux camps. Texte établi à l'aide des archives du Vatican et du journal de Carlo Monti, ami du pape, reçu fréquemment au Vatican.
De 1938 à 1953, Lavrenti Beria a été un rouage essentiel du système stalinien, qu'il a ensuite tenté d'amender avant de payer de sa vie cette tentative avortée. Manipulateur, d'une cruauté sans bornes, c'est ainsi qu'il entra dans l'histoire. Or, la figure de Beria s'avère au regard des faits et à l'analyse bien plus complexe : bourreau certes, mais aussi fin politique. Fils de paysans misérables, il connaît une ascension fulgurante. Flanqué d'une cohorte de tortionnaires, il dirige la police politique soviétique, le NKVD, pendant [...] sept années décisives (1938-1945) au cours desquelles la nomenklatura consolide son pouvoir. Il organise la déportation meurtrière des peuples du Caucase, planifie les meurtres de Trotsky et de ses ennemis politiques. Mais, à la mort de Staline, Beria est le premier à saisir que le régime, à bout de souffle, ne peut survivre qu'en desserrant le carcan de la terreur policière. Il commence à démanteler le goulag, propose la réunification de l'Allemagne ; en somme, des mesures annonciatrices de la perestroïka gorbatchévienne. Nommé ministre de l'Intérieur en mars 1953, il est arrêté par ses pairs en juin et fusillé en décembre pour un complot infondé. A l'appui de nombreux documents d'archives rendus publics à la chute de l'Union soviétique, Jean-Jacques Marie brosse le portrait complet de l'un des acteurs majeurs de l'URSS sous Staline.
Une biographie de la reine de France, épouse de Louis VIII. Elle décrit sa régence pendant la minorité du futur Louis IX, mais aussi sa conduite du royaume en l'absence de son fils, parti pour la septième croisade.
Cette biographie trace le portrait de celui qui fut premier consul puis empereur. Elle décrit un individu conquérant et fin stratège. Elle pointe son art de gouverner avec volonté, énergie, efficacité et brutalité pour relever la France des ruines laissées par la Révolution.Thiers, Bainville, Lefebvre, Tulard. Napoléon ne manque pas de biographes. On s'en étonnerait à tort. Les hommes qui ont laissé une empreinte aussi profonde sur leur temps sont-ils si nombreux ? L'histoire de Napoléon, son souvenir, son mythe ont [...] littéralement obsédé le XIXe siècle et une partie du XXe. Aujourd'hui, la légende a pâli, le monde a changé. L'épopée guerrière de l'Empire ne fait plus guère rêver nos contemporains, pour qui la guerre apparaît l'incarnation du Mal. Mais Napoléon n'a pas été seulement un conquérant. Stratège hors pair, il est aussi le plus doué des élèves de Machiavel dans l'art de gouverner. Plus que le guerrier, c'est le Premier consul qui, pour avoir fini la Révolution et fondé les institutions dont elle avait eu l'idée, fascine encore. A la fois héros ancien et bourgeois moderne, il occupe une place unique dans l'histoire universelle. Ce premier volume, Bonaparte, retrace l'histoire du jeune Napoléon, de la Corse aux Tuileries, des années obscures de l'enfance jusqu'à la proclamation du Consulat à vie en 1802 où, sans encore porter le titre d'Empereur, il rétablit à son profit la monarchie héréditaire. S'il est dans la vie de chaque homme, comme dit Jorge Luis Borges, un moment où il sait "à jamais qui il est", ce livre s'attache à le déterminer pour comprendre comment Napoléon est devenu Napoléon.
A partir de la mise au jour de documents oubliés ou considérés comme perdus, une biographie croisée de Camille et Lucile Desmoulins, unis dans un même rêve de république, qui marquèrent la Révolution française avant d'être guillotinés en 1794.