Les trois textes rassemblés ici s'essaient à creuser la virulence d'une colère. Contre un état de paralysie, d'impuissance qui frappe des êtres livrés au déracinement et sevrés de leur propre faim, contre ce qui les somme de faire bonne figure tandis qu'ils vont amputés d'eux-mêmes, aspirant à retrouver ce qui les lie à ce monde, au dehors, des raides pâtures aux carreaux des étables. Ou colère brute, enfouie, meurtrière, qu'il faut bien finir un jour par déterrer au soleil et regarder en face ; à qui il importe de donner [...] voix pour ne pas s'y assujettir ; qu'il faut porter en lui empruntant sa vigueur, jusqu'à la confondre dans l'ivresse d'échappées à travers un pays déployé dans la lumière d'hiver. Colère et angoisse enfin de qui s'écartèle en ayant à disputer la frontière de ses lieux, s'agrippe au délabrement des murs comme à l'hostilité de ce qui l'assiège en lui-même, dans le même temps qu'il brßle de s'y soustraire pour remettre l'espace à neuf.
"Avec l'ombre, À la fin, quand, les insectes sont rentrés dans leurs cachettes, et que le vent est tombé, tu as pu habiter ta solitude. La joie, la perte." Emmanuel Echivard
"Et toi, Qui brûles en moi, Comme les jachères de l'été, Au bord des routes, Quand tombe la nuit, Comme les feux des naufrageurs Sur les récifs." Danielle Bassez