« Le livre de Gilles Deleuze sur Francis Bacon est bien autre chose que l’étude d’un peintre par un philosophe. Est-il du reste " sur " Bacon, ce livre ? Et qui est le philosophe, qui est le peintre ? Nous voulons dire : qui pense, et qui regarde penser ? On peut certainement penser la peinture, on peut aussi peindre la pensée, y compris cette forme exaltante, violente, de la pensée qu’est la peinture. Nous nous sommes dit : " Il ne faut pas que ce grand livre cesse de circuler, disparaisse de la circulation à laquelle il est [...] destiné, celle qui le fait passer, de main en main, chez les amants de la philopeinture, ou de la pictophilosophie ? Chez les perspicaces amants de l’équivalence, en forme de pliure, entre le visible et son revers nominal. " Nous avons donc décidé de republier ce livre dans la collection " L’ Ordre philosophique ", où tout livre a pour fonction d’y faire désordre. » Alain Badiou et Barbara Cassin.
" Pitié pour la viande! Il n'y a pas de doute, la viande est l'objet le plus haut de la pitié de Bacon, son seul objet de pitié, sa pitié d'Anglo-Irlandais. Et sur ce point, c'est comme pour Soutine, avec son immense pitié de Juif. La viande n'est pas une chair morte, elle a gardé toutes les souffrances et pris sur soi toutes les couleurs de la chair vive. Tant de douleur convulsive et de vulnérabilité, mais aussi d'invention charmante, de couleur et d'acrobatie. Bacon ne dit pas "pitié pour les bêtes " mais plutôt tout homme qui souffre est de la viande. La viande est la zone commune de l'homme et de la bête, leur zone d'indiscernabilité, elle est ce " fait ", cet état même où le peintre s'identifie aux objets de son horreur ou de sa compassion. Le peintre est boucher certes, mais il est dans cette boucherie comme dans une église, avec la viande pour Crucifié (" peinture " de 1946). C'est seulement dans les boucheries que Bacon est un peintre religieux. " Gilles Deleuze.
Réflexion philosophique sur la vie et l'incidence des catastrophes, la maladie, la mort sur elle, les alterations qu'elles peuvent opérer et comment vivre avec elles. Le livre est présenté comme manuel de survie, destiné à un lecteur athée.
Confrontant le travail des philosophes à l'essai sur le don de Marcel Mauss, l'auteur montre que le don est dabord et avant-tout une procédure de reconnaissance publique entre groupes au moyen de ces biens compris comme symboles d'une alliance.
Issu de conférences au Collège international de philosophie, cet ouvrage examine l'opinion que le XXe siècle a eu de lui-même à partir de l'étude de poèmes, de fragments philosophiques et de pièces de théâtre. Contrairement aux jugements déjà prononcés (siècle des totalitarismes, des idéologies utopiques...), il montre que ce qui caractérise le plus ce siècle est la passion du réel.Issu de conférences au Collège international de philosophie, cet ouvrage examine l'opinion que le XXe siècle a eu de lui-même à partir de [...] l'étude de poèmes, de fragments philosophiques et de pièces de théâtre. Contrairement aux jugements déjà prononcés (siècle des totalitarismes, des idéologies utopiques, etc), il montre que ce qui caractérise le plus ce siècle est la passion du réel.
Une approche de la question du sujet en philosophie qui revisite des positions classiques sur la nature et le statut du sujet et propose une théorie originale fondée sur la notion de figures imaginaires. Sa méthode s'appuie sur l'analyse d'une série de figures tirées de la littérature où sont convoqués des auteurs classiques.
Didactisme, romantisme, classicisme sont les schèmes possibles du noeud entre art et philosophie, le tiers terme de ce noeud étant l'éducation des sujets, et singulièrement de la jeunesse. Or, ce qui caractérise notre siècle finissant est que, tout en ayant éprouvé la saturation de ces trois schèmes, il n'en a pas introduit de nouveau. (...), il faut tenter de proposer un nouveau schème, un quatrième mode de nouage entre philosophie et art.